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Amandes ou pas, avec le régime hypocalorique ?
Publié le 21/08/2012 | 1 réaction ![]() |
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L'effet bénéfique des amandes sur le taux des lipides plasmatiques est à peu près établi. Toutefois, l'importance de cet effet varie selon les études. En outre les conséquences sur le poids, de la consommation quotidienne d'amandes "à dose hypocholestérolémiante" ne sont pas connues à long terme. Un essai clinique a comparé l'impact d'un régime modérément hypocalorique à celui du même régime auquel est ajouté 56 g d'amandes/jour (environ 48 amandes/j).
Les volontaires, tous obèses ou en surpoids (IMC moyen : 34), étaient essentiellement des femmes (90 % des sujets) qui ne présentaient pas de facteurs de risque cardiovasculaires marqués (absence de dyslipidémie justifiant un traitement médicamenteux, absence de diabète sucré et d'hypertension non contrôlée). Tous le sujets recevaient des consignes pour suivre un régime modérément hypocalorique (1 500-1 800 kcal pour les hommes, 1 200-1 500 kcal pour les femmes). Ils devaient assister à des réunions d'éducation et d'aide comportementale, toutes les semaines pendant vingt semaines puis toutes les six semaines jusqu'à la fin des 18 mois de suivi. Ils étaient randomisés pour appartenir au "groupe amande" (n=61 ; deux paquets de 28 g d'amandes à consommer quotidiennement) ou au groupe témoin (n=62; recommandation de ne pas consommer d'amandes). Parmi les 123 sujets inclus, 23 % ont abandonné l'étude dans le "groupe amande" contre 27 % chez les témoins (différence non significative). La participation aux séances d'éducation était satisfaisante et voisine dans les deux groupes.
L'hypothèse formulée par les auteurs ne s'est pas confirmée : la perte de poids n'a pas été supérieure chez les consommateurs d'amandes par rapport aux témoins. Au bout de six mois, ces derniers ont même perdu, en moyenne, deux kilogrammes de plus que les volontaires du "groupe amande" (-7,4 kg vs -5,5 kg respectivement). En revanche, la différence de perte de poids n'était plus statistiquement significative à 18 mois (-3,7 kg dans le "groupe amande" vs -5,9 kg dans le groupe témoin). Cependant, malgré une moindre perte de poids dans le "groupe amande", l'amélioration du bilan lipidique évaluée par les taux plasmatiques de cholestérol total et de triglycérides et sur le rapport cholestérol total/HDL-Cholestérol était significativement plus marquée dans ce groupe à six mois.
On remarque dans cette étude, l'absence de réduction du LDL-Cholestérol associée à la consommation d'amandes. Pour l'expliquer, les auteurs avancent plusieurs hypothèses liées aux caractéristiques de la population recrutée. Celle-ci est caractérisée par un excès pondéral dont on sait qu'il limite l'effet hypocholestérolémiant des noix et autres amandes. En outre, les sujets avaient des taux optimaux de LDL-cholestérol et il est possible que l'effet des amandes sur ce paramètre soit faible dans cette situation.
Sur le plan pratique, cette étude montre qu'il est possible de perdre du poids même si l'on consomme quotidiennement une quantité relativement importante d'amandes. En outre, même si elle ne confirme pas l'intérêt de la prescription d'amandes pour augmenter la perte pondérale dans le cadre d'un régime modérément hypocalorique, elle retrouve l'impact bénéfique d'une telle prescription sur les lipides plasmatiques.
Dr Boris Hansel
Foster GD et coll. : A randomized trial of the effects of an almond-enriched, hypocaloric diet in the treatment of obesity. Am J Clin Nutr., 2012; 96: 249-54.