Comment réguler son transit
Chère lectrice, cher lecteur,
La constipation...Certaines personnes prennent ce problème à la légère .
“ ce n’est pas très grave”...
”Je suis mal à l’aise mais bon, ça passera”...
Et pourtant...
- Pensez-vous que des matières fécales en suspension dans l’intestin n’aient aucun effet sur notre santé ?
- Ne pensez-vous pas qu’elles puissent irriter la paroi de l’intestin ? Et laisser passer toutes sortes d’éléments dangereux ?
- Savez-vous que la constipation n’est pas la cause mais la conséquence d’un problème intestinal beaucoup plus grave ? (Je vous explique cela juste après).
Lorsque l’intestin est obstrué, son encrassement impacte tout l’organisme et aussi notre façon de penser, de réagir, de vivre :
- Le moral est en berne, vous êtes irascible, de mauvaise humeur [1].
- Vous êtes beaucoup plus sensible aux problèmes hivernaux [2].
- Vous devenez allergique ou intolérant à certains aliments [3].
- Votre système immunitaire est tellement saturé que vous développez de l’arthrose, des tendinites [4], des migraines.
Le problème n° 1 des seniors
n’est pas l’arthrose
La constipation qui augmente avec l’âge s’explique très simplement parce que les muscles de notre intestin vieillissent en même temps que nous. Leur capacité à expulser les selles diminue.
Mais le problème numéro 1 des séniors : c’est la déshydratation.
C’est là que la constipation trouve son origine.
C’est le problème n°1.
La déshydratation, c’est la constipation assurée, avec son cortège de crampes et de fatigues à répétition.
Mais pourquoi buvons-nous moins quand l’âge avance ?
Parce que plus nous vieillissons, moins la sensation de soif est forte.
Or, avec des apports en eau plus faibles, les aliments digérés deviennent plus secs, puisque l’organisme va puiser en eux l’eau qu’il ne reçoit pas par ailleurs.
La digestion devient donc plus longue et plus laborieuse.
Les selles deviennent plus sèches et plus compactes.
Comme les muscles de l’intestin travaillent plus, la fatigue vient plus rapidement. C’est le coup de barre assuré !
Et finalement, c’est la constipation qui s’installe.
Alors mon premier conseil pour éviter ce cauchemar est finalement très simple : il est important de boire tout au long de la journée, de régulièrement s’hydrater surtout pendant les repas. Un thé le matin, deux verres d’eau à midi, un verre d’eau le soir, c’est le strict minimum.
C’est un problème qui est facile à résoudre, n’est-ce pas ? Il suffit de s’astreindre à boire ré-gu-liè-re-ment
Pourtant, cela ne résout pas le vrai problème, à partir du moment ou votre intestin est devenu une passoire qui laisse tout passer, en particulier les éléments pathogènes.
Là est le paradoxe, le fait que l’intestin se comporte comme une passoire peut créer de graves soucis, notamment la constipation ou son inverse la diarrhée.
Quand l’intestin devient une passoire
Notre intestin est un tube long de 7 mètres.
Nous savons tous qu’il sert ...à digérer !
D’accord.
Sauf que...il n’y a pas que l’intestin qui assure la digestion.
En effet, il est littéralement colonisé par des milliards de bactéries, de champignons voire de virus. La majorité d’entre eux est sans dangerosité aucune. Au contraire, ils ont pour fonction d’aider à la digestion.
Ces milliards d’aides forment le microbiote (ou flore intestinale). Ce microbiote va jouer un rôle fondamental dans l’information qui passe de l’intestin vers le cerveau.
Ce microbiote est situé sur toutes les villosités de la paroi de l’intestin, ces minuscules petits creux où s’engage un combat titanesque à l’échelle microscopique pour ne pas laisser passer les mauvais nutriments, ceux qui sont pathogènes.
La paroi de l’intestin est donc perméable pour laisser passer les bons nutriments qui ont été divisés, séparés, triés par le microbiote, les sucs gastriques et la bile. C’est ainsi une énorme gare de triage avec son système de commandement autonome. Il a son propre cerveau car il possède 200 millions de neurones directement reliés au “vrai” cerveau ainsi que son propre système nerveux autonome.
L’idée que la membrane de l’intestin puisse être perméable est connue et bien acceptée.
Mais ce qui l’est moins, c’est le fait que cette porosité physiologique puisse être gravement perturbée par différents facteurs.
Et ce qui l’est encore moins, c’est que la perte de l’intégrité membranaire de l’intestin puisse entraîner des déséquilibres immunitaires directement responsables de la survenue de maladies auto-immunes et dégénératives chroniques comme la maladie de Crohn.
L’hyper-perméabilité intestinale, l’inconnue de l’équation “intestin + digestion =... ”
De la qualité de la membrane intestinale dépend sa capacité à filtrer les molécules : c’est-à-dire à laisser passer les bons nutriments et rejeter les mauvais.
Or, plus la membrane intestinale est sollicitée plus elle est perméable et plus l’organisme a des chances de s’intoxiquer.
Ce sont les jonctions serrées, situées entre chaque cellule de la membrane intestinale qui assurent l’intégrité de cette même membrane.
Regardez le schéma ci-dessous, il représente un agrandissement de la paroi intestinale. A gauche, une paroi “saine” avec des jonctions serrées en ordre de marche. A droite, les jonctions serrées sont défectueuses, la paroi intestinale ne remplit plus son rôle et les agents pathogènes franchissent la barrière intestinale avec les bons nutriments. C’est ce qu’on appelle une hyper-perméabilité intestinale où l’intestin est devenu super-perméable.
Or, rien n’est plus facile que de rompre cette étanchéité :
- médicaments,
- déséquilibre acido-basique,
- sport intensif,
- stress,
- aliments industriels,
- flore intestinale déséquilibrée,
- régime alimentaire déséquilibré,
- inflammation de l’organisme,
- rayonnement ionisants,
- perturbateurs endocriniens.
Multiples sont les causes qui participent à transformer votre intestin en passoire.
Il laissera passer même les aliments qui devraient être normalement éliminés :
- fragments d’aliments incomplètement dégradés ;
- toxines bactériennes ;
- champignons comme le Candida albicans qui se multiplient à l’infini.
Le système immunitaire livre alors une guerre sans merci contre ces éléments indésirables. Il vide très rapidement son stock d’antioxydants et autres combattants.
En réalité, c’est une cascade d’évènements qui se produit à l’intérieur de l’organisme, à commencer par une augmentation massive du stress oxydatif.
Le foie lui-même sature et ne joue plus son rôle car le sang, filtré par cet organe, transporte les bons nutriments mais aussi les mauvais éléments. Et quand il y a trop d’éléments “mauvais” le foie sature. Il ne joue plus son rôle de filtre anti-poison.
Toutes sortes de problèmes apparaissent alors, petit à petit [5]:
- plus grande sensibilité aux allergies ;
- plus grande sensibilité aux problèmes liés au froid ;
- des troubles musculaires et articulaires à répétition [6];
- troubles du sommeil, fatigue [7], migraine ;
- démangeaisons anales et vaginales.
La micronutrition connaît la solution pour résoudre ce problème : il faut refermer les jonctions serrées de l’intestin qui sont desserrées.
C’est pourquoi j’ai une bonne nouvelle pour vous.
Car un nutriment méconnu remplit parfaitement ce rôle : c’est la L-glutamine.
La glutamine, alliée majeure
des entérocytes
La L-glutamine est un acide aminé, naturellement présent dans l’organisme et...l’ananas. Elle est surtout connue des adeptes de la musculation pour sa capacité à améliorer la prise de masse musculaire car, comme tout acide aminé, c'est un constituant naturel des protéines.
Et de fait, on trouve essentiellement cet acide aminé dans les muscles et le sang.
Notre organisme utilise la glutamine apportée par l’alimentation mais il est capable d’en fabriquer lui-même en fonction de ses besoins. Elle peut être produit à partir de l’acide glutamique, de la valine et de l’isoleucine (par transamination).
La glutamine est surtout le carburant de base [8]:
- des globules blancs, les gardiens de notre système immunitaire ;
- et des entérocytes, qui sont les cellules de la paroi intestinale.
C’est pourquoi un manque de glutamine (dû à une infection par exemple) peut avoir pour conséquence immédiate :
- l’atrophie de la muqueuse intestinale (l’intestin réduit de taille) ;
- et l’hyperperméabilité intestinale.
La glutamine est aussi très présente dans le sang. Malheureusement elle s’épuise en quelques minutes [9]. C’est pourquoi l’organisme a besoin de se renouveler très régulièrement en puisant dans les zones de stockage de la glutamine (les muscles, l’intestin).
Les jonctions serrées de l’intestin ont elles aussi besoin de glutamine [10].
Lorsqu’elles se desserrent, c’est parce que la glutamine qui les lie est de moins en moins présente.
Le simple fait de prendre de la glutamine va naturellement aider les jonctions anormalement desserrées à se resserrer [11]. Mais il lui faut comme un contrepoids pour lui permettre d’être bien assimilée.
Psyllium, l’éponge végétale
de votre intestin

Il existe des graines, originaires d'Inde, qui agissent comme un puissant évacuant naturel : le psyllium (Plantago ovata).
En effet, le psyllium agit de manière mécanique pour ramollir les selles chez les personnes constipées.
La fibre de psyllium agit comme une éponge. Elle se mélange aux aliments et forme ainsi un gel qui retient une forte quantité d’eau, contrebalançant la déshydratation au sein de l’intestin.
La Danish Medicines Agency est la première agence de santé sanitaire à reconnaître le psyllium en 1996.
En Allemagne La Commission E (le conseil consultatif scientifique allemand) conforte l’avis des Danois en recommandant l’usage du psyllium pour lutter contre la constipation chronique et le syndrome du côlon irritable. Elle le conseille aussi afin de faciliter le transit et de ramollir les selles en cas de grossesse, d’hémorroïdes ou de fissures anales.
En 2017, l’ESCOP (European Scientific Cooperative on Phytotherapy) le préconise pour combattre la constipation chronique, le syndrome du côlon irritable mais aussi l’hypercholestérolémie [12].
Enfin, L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) consacre le psyllium en le rajoutant à sa monographie sur les plantes médicinales [13].
Evidemment, le psyllium ne va pas remplacer les fibres apportées dans l’alimentation.
Le psyllium va agir à deux niveaux dans l’intestin :
- il régule le transit intestinal, en ramollissant les selles ;
- il préserve l’intégrité des jonctions serrées. Il aide ainsi à maintenir un bonne santé intestinale en maintenant une fonction barrière.
Le duo gagnant de votre transit intestinal
Une étude datant d’avril 2017 [14] a démontré de façon incontestable la complémentarité des fibres de psyllium et de la glutamine :
- la glutamine va agir sur la barrière intestinale ;
- le psyllium va, quant à lui, jouer un rôle dans la musculature de l’intestin, essentielle pour réguler le transit et la fréquence des selles.
De ce fait, vous rééquilibrez le transit dans votre intestin. Cependant, prendre ces produits ne suffira pas car il vous faut adopter une véritable hygiène de vie qui passe d’abord par une bonne hydratation.
Il faut “boire, boire, boire” !
Le programme qui sonne l’heure de la libération du transit intestinal
Le programme qui sonne l’heure de la libération du transit intestinal
Avec mes équipes nous avons créé un programme très simple à suivre pour vous aider dans votre libération intestinale :
- La première étape - je vous l’ai dit plus haut - il faut vous hydrater : au moins 1,5 litre d’eau par jour, répartis sur toute la journée.
- La deuxième étape est de rétablir une alimentation équilibrée. Préférez des légumes et des fruits bio, car ils ne contiennent pas de pesticides (potentiellement cancérigènes) et de conservateurs (antibactériens et antifongiques qui modifient votre flore intestinale). Diminuez les laitages à base de lait de vache. Stoppez sucreries et alcool. Evitez toutes les mauvaises graisses trans (comme celles des pâtisseries industrielles). En mangeant des fibres comme celles de la betterave, vous allez contribuer à augmenter le volume des selles.
- La troisième étape : forcez-vous à refaire de l’exercice quotidien, il faut sortir au moins une demi-heure par jour : marchez dans la rue ou en pleine nature, occupez-vous de votre potager si vous avez la chance d’en avoir un, faites du sport dans la mesure du possible !
Ça, c’est la base pour ne plus être constipé.